Gail

 Cher journal,


Aujourd'hui marque la fin d'un voyage long et intense. En me retournant sur ma vie, je ressens une fierté profonde. J'ai bâti quelque chose de solide, de marquant, et j'ai laissé derrière moi une empreinte que le monde ne pourra ignorer.


Ma carrière, je l'ai gravie à la force de ma volonté. Du premier petit coup de main dans l’ombre à mon ascension comme cheffe d’un empire criminel, chaque étape a été marquée par la détermination. J’ai façonné ce monde à mon image, non pas par soif de chaos, mais par besoin de contrôle, de sécurité, de respect.




Mais au milieu de cette conquête du pouvoir, il y a eu la lumière : Nora. Ma première grossesse a été un choc, un bouleversement. Le fait de sentir une vie naître en moi, une vie que j’avais créée, m’a changée à jamais. Ce bonheur-là, je ne l'avais jamais anticipé. Et peu après, la surprise : Zélie, fruit d’une nouvelle grossesse inattendue, a rejoint notre famille.





Entre ces deux naissances, mon monde a vacillé. Une de mes propres sbires, poussée par la cupidité ou la peur, a tenté de cambrioler ma maison. Elle est tombée sur moi. Elle n’a pas résisté, trop honteuse de son erreur. Je l’ai laissée partir, brisée, sans haine, mais avec la certitude qu’on ne me trahit pas impunément.





Chris et Malo, mes premiers enfants, bien qu’adoptés, n’ont jamais été traités autrement que comme mes fils. Ils ont grandi dans un foyer où la rigueur et l’amour cohabitaient. Ils sont devenus des jeunes adultes exemplaires : Chris, ingénieur informatique brillant au niveau 9 de sa carrière, et Malo, journaliste reconnu au sommet de la sienne. Ils ont poursuivi leur voie avec intégrité, sans jamais renier d’où ils venaient.





Ma famille a été ma fierté. Et pourtant, je n’ai jamais abandonné mes ambitions. J'ai poursuivi mon objectif ultime : devenir Reine de la fête. Ce ne fut pas un caprice, mais un besoin de reconnaissance sociale, d’affirmation publique. Et après de nombreux essais, j’ai décroché cinq médailles d’or, dans cinq fêtes différentes. Ce fut l’apothéose, mon couronnement.








Et aujourd’hui, Nora est devenue jeune adulte. Elle est prête à écrire sa propre histoire, à faire ses propres choix. Je la regarde avec une fierté mêlée d’émotion. Elle est mon reflet, mais aussi mon dépassement.


Alors, oui, journal, c’est ici que mon aventure s’achève. Pas dans le silence ou l’oubli, mais dans la lumière d’une réussite totale. J’ai aimé, j’ai combattu, j’ai régné. Et maintenant, je peux enfin me retirer, la tête haute, entourée de ceux que j’aime, avec le sentiment d’avoir gagné… et vécu pleinement.


Adieu, journal.


Gail Garnier

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